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New Days

28 mai 2007

Visite chez le coiffeur

Première étape de la-femme-qui-se-respecte que je vais devenir : les cheveux. Alors aujourd’hui, j’appelle Léa pour qu’elle me donne l’adresse de son coiffeur (elle y va chaque semaine) qui, paraît-il, a des doigts de fée.

-          Salut ma belle ! C’est Pauline. Comment ça va ?

-          Ma pauvre… je suis complètement déprimée.  Imagine toi que ce matin j’ai voulu m’acheter une jolie petite robe fluide que j’avais vu en vitrine, il n’y avait plus ma taille. Je retourne à ma voiture, j’avais un PV. Bouchon sur la route, j’arrive avec une demi-heure de retard au boulot. Bref, journée horrible. Par-dessus, Thomas (son homme de rêve) m’annonce qu’il part en déplacement. J’ai juste envie de dormir. Tu sais quoi, il y a des jours où je me dis qu’il n’y a pas plus triste que la vie que j’ai. Non mais vraiment, tu te rends compte ? Le sort s’acharne. J’ai un dossier à rendre demain, je dois passer à la pharmacie. Je ne sais pas comment je vais m’en sortir. Et puis Thomas qui part demain ! Et pour cinq jours en plus. Non vraiment c’est galère là. Tu sais, quand tu as pris l’habitude d’avoir quelqu’un à tes côtés, c’est vraiment dur de se passer de lui. Et puis j’ai toujours peur qu’il retourne voir son ex, tu sais, Marie-Laure, quand il est en déplacement il est tout près de chez elle. Enfin je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça, tu as tellement de chance, toi, d’être libre, comme ça, sans attache… (sic !) Non là c’est vraiment dur tu sais… Enfin bon je te laisse parce qu’avec tout ce que j’ai à faire là, je n’ai pas trop de temps. Mais je te rappelle demain ma puce, promis !

Et paf !, elle raccroche, avant que j’aie eu le temps de prononcer un son. Mouais. Tant pis, je vais aller chez le petit coiffeur du bas de ma rue. Après tout, lui ou un autre…

***

Horreur et damnation ! La visite chez le coiffeur s’est avérée absolument désastreuse. Depuis les dix plaies d’Egypte, quelque chose d’aussi affreux n’était pas arrivée… Je suis entrée confiante, et un gros monsieur (dont le badge disait qu’il s’appelait Jean-Louis) m’a demandé ce que je voulais faire à les cheveux. Moi : « je ne sais pas exactement, Jean… euh… Monsieur, quelque chose qui fasse jeune, mais sérieux en même temps, quelque chose qui me donne l’air sympathique, qui m’adoucisse en quelque sorte, oui, je crois que c’est ça, qui m’adoucisse le visage, mais qui me rende sexy en même temps… ou alors un truc un peu femme fatale là, vous voyez, parce que vous comprenez, je viens d’avoir trente ans, j’ai besoin de me sentir bien dans ma peau, et dans mes cheveux… ». Lui : « Alors là, je dois avouer que je n’ai pas tout compris. Mais à voir votre visage rond et vos grands yeux, il vous faudrait quelque chose d’effilé, un peu branché c’est possible, avec une couleur pour illuminer le tout. » Et moi, pauvre nouille, je me suis laissée faire, confiant ma longue chevelure auburn aux gros doigts de Jean-Louis. Lequel, à la fin, me montre le résultat de son travail dans la glace avec un air tout fier : « Et voilà !!! » Pfioooouuuu ! Plus de cheveux ! Deux ou trois mèches par ci par là, inégales, avec une couleur qui n’a pas de nom, coincée sur la palette entre le roux foncé et le rouge punk. Je ressemble à un moineau fraîchement tombé du nid.

Je suis devant ma glace, je contemple ma nouvelle tête de trentenaire, et j’ai envie de pleurer. Une cigarette et un pot de glace devraient me sauver, su moins pour l’instant, à moins que je ne passe directement à la tequila, à même la bouteille…

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28 mai 2007

Le déclic

Envie de régression subite. Ce déjeuner avec les filles a été un vrai cauchemard. D’où l’envie subite de me jeter sur un bon goûter comme celui que me préparait maman au retour de l’école. Mmmmm…

Pas compliqué : Johanna va se marier d’ici quelques mois (« et les fleurs, non mais c’est super compliqué de trouver un bon fleuriste, tu te rends pas compte !!! »), Marine est enceinte du deuxième (« Pauline, doucement sur la cigarette, s’il te plaît »), et Léa est en pleine béatitude avec un homme rencontré il y a quelques mois (« il m’a apporté le petit déjeuner au lit ce matin, ce mec, c’est le bonheur ! »). Quant à Noémie, elle nous a bassinées avec sa nuit torride passée dans le lit d’un ravissant cadre rencontré en boîte hier soir. L’horreur. J’ai passé le déjeuner le nez dans ma salade (laitue, tomates, haricots verts, cœurs de palmiers, et un délicieux chèvre chaud qui m’a valu le regard désapprobateur de mes amies : « Pauline, tu devrais peut-être freiner un peu sur le fromage… »), à m’imaginer ce que serait ma vie si j’étais à leur place. Le rêve…

Enfin, plus exactement, je suis restée le nez planté entre une rondelle de tomate (sans mozza) et une feuille de salade (sans sauce) jusqu’à ce que No lance : « Oh mais au fait Pauline, j’ai entendu parler d’une réunion speed dating ce soir. Tu devrais peut-être essayer, qu’est ce que tu en dis ? » La claque.

C’est à ce moment là que j’ai décidé de me prendre en main. Je me suis rendue compte que les hommes aimaient les femmes bien dans leur peau (c’est-à-dire minces), et qui prenaient soin d’elles (c’est-à-dire de leurs cheveux, de leur maquillage, de leurs ongles, etc.)

La nouvelle Pauline arrive.

28 mai 2007

Happy birthday !

Aujourd'hui j'ai 30 ans. Je rêve..... J'avais essayé de l'oublier, mais rien à faire ! Noémie m'a appelée dès minuit pour m'asséner un coup de massue : « Alors ma vieille, ça y est, c’est la trentaine ??? ». Facile pour elle, à 27 ans, elle a l’impression que ses trente ans n’arriveront jamais. C’est ce que je croyais moi aussi. Mais apparemment, on n’y échappe pas… Après ça, j’ai eu du mal à trouver le sommeil. Et quand j’ai finalement réussi à sombrer dans les bras de Morphée, mes rêves ont été peuplés de rides, ventre qui tombe, horloge biologique, horloge biologique, horloge biologique….

Ce matin, devant mon bol de café fumant et mes tartines de confiture (quoi que j’hésite à les manger : à 30 ans, je devrais faire attention, non ?!), je fais un rapide tour du propriétaire :

-          Je n’ai pas de mec

-          Je n’ai pas d’enfants

-          Je n’ai même pas de chat

-          Je suis seule, seule, seule. Personne ne dort avec moi la nuit, personne n’a besoin de moi.

Je pensais que les amis étaient là pour remonter le moral des gens qui ne vont pas bien. Mais le coup de fil de No m’a plombé le moral. No est belle, grande, mince. Alors, elle peut pas comprendre. Bref, je m’allume une clope. Y a plus que ça qui peut me sauver. (Quoi que, attention à la peau qui jaunit, elle est plus fragile après 30 ans paraît-il….)

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